vendredi 22 mai 2009

Dieux et culture populaire

Mardi dernier, j'ai vu The Shining de Kubrick, adaptation par le maître (j'aime Kubrick, oui!) du livre éponyme de Stephen King.
Aujourd'hui, un ami vient de me parler de Valkyrie Profile : Covenant of the Plume qui est sorti sur DS (moi qui voulait jouer à un Valkyrie Profile, mais qui suis une anti-Sony au niveau des consoles, vu que je joue uniquement sur consoles Nintendo), et je viens de mettre dans une boîte Les Fleurs du Mal de Baudelaire, dans lesquelles j'ai lu le Vin de l'Assassin, Le Masque et Sonnet d'automne.

Le rapport?

Hel.

L'imagerie des Dieux ne se retrouve pas que dans la nature. Nous les croisons aussi, aussi surprenant que cela puisse paraitre, dans ce qui fait la culture et la culture populaire, dans la rue, qu'importe?
Je me rappelle d'une discussion sur la newsletter Helvegr (que je suis, je n'y participe pas ^^'), où quelqu'un avait fait remarquer que pour lui, Ripley (d'Alien, et particulièrement dans Alien IV, je crois) était totalement une image d'Angrboda, particulièrement dans un scène où elle explique qu'elle est "la mère du monstre" à un scientifique. Enfin, il me semble. De toute manière, je n'ai pas vu Alien IV. Et je vais mourir de trouille si je regarde Alien tout court, je crois. Cette image de Ripley-Angrboda était issue de la culture populaire, et à mes yeux, elle est totalement valable.

The Shining a une scène qui m'a fait tout de suite penser à Hel dans son aspect le plus terrible et terrifiant, ce qui est assez peu surprenant compte tenu que c'est un film d'horreur, hein? Pour ceux qui l'auraient vu, c'est la scène de la salle de bain verte. Pour ceux qui voudraient le voir et garder le suspens, je vous conseille de ne pas lire le paragraphe suivant. Pour ceux qui ne l'ont pas lu et qui s'en foutent d'avoir une description de la scène (parce que même prévenu, je pense qu'elle fait peur. O-o), vous pouvez lire. Bref.

Dans cette scène de "la salle de bain verte", Jack, le père donc, rentre dans la chambre 237 après que son fils, Danny, y soit allé et qu'il en revienne avec des marques de strangulation au cou. Il rentre dans la chambre, vide. Il rentre, et va jusque dans la salle de bain, verte. (d'ailleurs, si vous voulez mon avis, le décor est immonde, mais bon :D) dans cette salle de bain... Une femme est là. Prenant son bain. Je rappelle qu'il n'y est pas sensé y avoir d'autres personnes dans l'hôtel Overlook que Jack, Danny et Wendy (mère de Danny, femme de Jack), et cette femme n'est pas Wendy. Elle sort de son bain, commence à séduire Jack, qui l'embrasse. Et lance un regard au miroir. Dans le miroir, ce n'est plus la belle jeune femme nue qu'il tient entre ses bras, mais une vieille femme pourrissante. La peur le submerge, et il s'enfuit, poursuivi par cette femme et son rire.

Rien qu'à la description "vieille femme pourrissante", l'imagerie de Hel parait évidente, hein? Je me doute bien que Kubrick n'a certainement jamais cherché à faire apparaitre Hel d'une quelconque manière dans son film, mais ça ne m'empêche pas de L'y voir ;)
En effet, cette scène là, cette scène particulière, recèle tout le paradoxe qu'Elle peut avoir. Hel est à la fois séduisante comme la Mort peut l'être, et terrifiante, tout comme la Mort, d'ailleurs. Mais ce qui me semble le plus important, c'est qu'en entrant dans cette chambre, Jack cherche à découvrir la vérité. Qu'elle soit surnaturelle (un esprit à tenté d'étrangler Danny) ou psychologique (on peut interpréter cette scène comme un "délire" de Jack qui se souvient d'avoir abuser Danny, je rappelle que le film entretient beaucoup d'ambiguïté par rapport au surnaturel, on ne sait pas ce qui est réel et ce qui ne l'est pas), il y cherche une vérité, et il la découvre de manière brutale et violente. En ce sens, pour moi, cette scène est une incarnation du caractère d'Hel : quand Elle vous donne à voir la liberté, c'est sans fioriture, c'est sans tact. C'est le fait brut. Ce qu'Elle dévoile, Elle le dévoile, sans prévenir et sans mettre en garde.

Pour Valkyrie Profile : Covenant of the Plume, c'est plus simple, mais c'est surtout plus "drôle" pour moi. Hel y apparait. Hel est dans ce jeu la "chef" du personnage principal. Exigeant sacrifices et performances, avec un caractère dur et froid. Il faut dire qu'elle est la méchante dans plusieurs autres épisodes... mais n'est-il pas comique, pour moi, d'apprendre que le seul jeu de la série sortant sur DS soit l seul jeu où l'on se retrouve dans le camp des "méchants", aux ordres d'Hel ? Sisi. Moi je trouve ça très drôle.

Quant aux Fleurs du Mal...
Ce sont trois poèmes qui, je trouve, sient particulièrement à la Déesse au double visage.

Pour d'autres divinités et la culture populaire, je pourrais dire que Death on Two Legs (Queen) me fait penser au côté "evil" de Loki (disons plutôt son côté de manipulateur sans scrupule ;p), Lady Starlight (Scorpions) à Lofn et Freyja, et Bohemian Rhapsody (Queen) me fait penser à Nastrand, cette place des souffrances qui se trouve au Helheim... :3

3 commentaires:

Raven a dit…

J'aime bien le fait que tu parles de ça, car c'est vrai que dans ce genre de films (ou d'autres et ailleurs aussi en fait) chacun peut plus ou moins facilement retrouver les "iconographie" de Dieux et Déesses qu'il connait.
Et je suis vraiment d'accord pour la scène de The Shinning, c'est une bonne représentation de Hel, certes involontaire, et sans doute que quelqu'un d'autre pourrait y voir une autre Déesse de la Mort.
C'est vrai aussi qu'on retrouve Hel dans les Fleurs du Mal, Baudelaire s'amusant à personnifié la mort, un pur génie ^^
Cela dit, pour les chanson, va falloir que je me les réécoute pour voir :p Parce que je n'ai absolument pas les paroles en tête ;)

Sìne a dit…

Ah, Shining! Excellent ce film, et maintenant que tu le dis... Effectivement qu'Hel (elle^^) y est présente. Je n'avais pas remarqué sur le moment.
De toute façon, la Déesse en général (avec tous ses visages) est quasiment présente dans tout : films, livres, poèmes... Essayez donc de trouver quelque chose ou elle n'apparaît pas, même subrepticement!

Baudelaire. Evidemment. Et Hel en personne est très présente dans "une Charogne" je trouve... Et le "A la Beauté" fait clairement référence à une déesse, figée, statue, immortelle.

Réflexion très intéressante, merci beaucoup pour le "pistage" de Hel dans ce film, tiens je vais m'amuser à chercher mes déités favorites dans mes prochains visionnements ;)

Helja K. Leikkona a dit…

Raven -> Je ne sais pas si l'iconographie d'une autre divinité de la Mort colle aussi bien que celle de Hel à cette scène, mais c'est pas faux, c'est une scène de la Mort en général :3
Pour Baudelaire, deux des trois poèmes ne sont même pas sur la mort :D ce qui est amusant, c'est qu'habituellement, je n'aime pas ce poète. Je préfère (et de loin) Verlaine ou Rimbaud (qui a aussi, dans une certaine Une Saison en Enfer, des poèmes collant parfaitement à mon idée de certains Dieux X3), mais... j'ai récupéré les Fleurs du Mal, et le livre est tombé dans la boîte oO' alors j'ai fouillé.

Sìne -> Considérant que je ne considère par "la Déesse" et ses visages (héhé :P hé oui, hard polytheist, je suis ^^) ... Ce que tu dis est vrai, bien sûr, mais c'est très subtile ^^

Pour The Shining, les divinités présentes sont carrément flippantes, je dois le dire \o/ (quoi que... Halloran me fait penser à Höder... A aller au-devant d'un sacrifice nécessaire pour sauver une vie... hm. Oo. Par contre, Jack ne m'évoque aucun dieu, mais la bestialité refoulée mais... il est comme un berserk pétant les plombs parce qu'il refuse sa nature...)
Bon, par contre, Star Trek, j'y vois toujours rien.
Mais osef : Star Trek c'est cool tout seul :D ("We boldy go where no one has gone before" *w* hm... pardon, ça remonte :P)