[Un vieux coup d'inspiration soudain, ça réveille]
Laisse. A la vie, à la mort,
Belle-de-mort ?Ces quelques mots, arrachés à une gorge, tu les entendais souvent. Tu posais ta main sur le front fiévreux, trempé de la sueur de la maladie ; le cliquetis de tes os effrayait les vivant ; calmait le mourant. Les yeux voilés, il te voyait, à demi-flou, à demi-claire ; Belle-de-mort, Belle-de-vie, tu lui souriais ! Et il te répondait, faible et ignorant.
Laisse.A la mort, à la vie,
Belle-de-nuit ?
Ta neige est mortelle ;
C’est la peste que tu répands, balayant les cadavres aux pas de chaque portes. Tu souris devant le macabre travail qui t’attends ; la maladie travaille à ton service, le temps est ton serviteur, Belle-de-mort. Ta cruauté n’a d’égal que ta bonté ; ceux qui survivent sont tenaillés par les malheurs ; ceux qui te rejoignent éprouvent enfin le bonheur.
Laisse.A la vie, à la mort,
Belle-de-mort ?
Je te savais belle aux cheveux de ciguë, reine des sabbats. Ta présence éthérée sans cesse dans mon ombre ; qu’y a-t-il, reine de Saba ? Je sens ton bras sur mon poignet ; mon heure n’est pourtant pas. Tu murmures ton ode, ta vie, ta mort, à l’oreille frémissante de celui qui veut bien t’écouter. Ta face blême et pourrissante, à mon côté ; pour les morts, ta figure claire et resplendissante ! Ton jugement n’est pas donné ; tu vogues simplement à mes côtés.
Laisse ta neige dans mes mains,
Les pétales qui s’envolent,
A la mort, à la vie,
Belle-de-nuit !
Les embouteillages
Il y a 7 mois